De l’esprit magique et sacré, l’artiste peintre Patrick NSIMBA MANGELE désacralise et démystifie en esthétisant la palette des cavernes préhistoriques africaines selon sa sensibilité, en puisant dans son « moi intérieur », afin d’en faire une symbolique philosophique et esthétique, surtout picturale.
Les palettes monochromiques et couleurs pour Patrick sont l’expression d’un mariage des temps ; le passé et le présent, le présent et le futur ; l’association du fini avec l’infini comme un idéal
à atteindre. Cette vision artistique Patrick NSIMBA MANGELE l’exprime à travers une approche tantôt figurative, tantôt non figurative. Au moyen de cette dernière, il exprime la force et l’énergie. Cette force et cette énergie l’artiste les transposent dans les objets de la vie quotidienne.
Des objets usuels qu’il personnifie. Il leur confère les vertus humaines comme dans les fables de Jean de la Fontaine et autres contes africains.
De même, comme ces abat-jours ou lampes de chevet, issu d’un savant bricolage pour en faire des objets fonctionnels alliant utilité et beauté pour tout type d’intérieur.
La palette moderne et contemporaine des peintres congolais n’a pas tenté l’artiste Patrick NSIMBA MANGELE ; en effet, comme son ainé Kamba Luesa, il fait un retour dans le temps passé, un passé lointain, la préhistoire africaine, au cœur d’une civilisation enterrée, le Sahara ; pour ressusciter une palette oubliée, celle des cavernes. Devant une palette rupestre, l’artiste peintre en saisit la configuration globale, en y soustrayant les sujets principaux de l’art préhistorique, et la transpose sur ses toiles en la vidant de toutes ses connotations magico-mystiques.
Sa démarche de création a évoluée sur le plan symbolique. En effet, d’autres symbolismes très évocateurs ont été ajoutés à ces œuvres, il s’agit des babouches (chaussures sans talons ni quartier d’origine persane) portées fréquemment en Afrique, en Asie et ailleurs ; et les vêtements d’homme, de femme et d’enfant. Patrick NSIMBA MANGELE peint ses différents symbolismes avec une palette à dominance de jaune ocre rappelant toujours la palette de l’homme de la préhistorique.
A chacun de ces symboles peints, il attribue une valeur sémantique et culturelle. Les babouches et les vêtements qu’il personnifie, deviennent des personnages au centre de son expression plastique et picturale.
A chacun de ces symboles peints, l’artiste donne une dimension symbolique. Les babouches expriment l’affirmation sociale et de l’autorité ; la responsabilité des actes de l’homme ; un contact entre le corps et la terre.
Les vêtements symbolisent l’appartenance sociale, l’identité personnelle. Ils sont l’expression de l’identification, de l’appartenance et de la distinction sociale. Un vêtement peut signifier le caractère profond de celui ou celle qui le porte.
L’appendice de ce flux créatif s’étend autant de la même manière au « brico montage » de ses lampes de chevet qui démontre un style, une appartenance avec la symbolique intérieure de la personne qui sera appelé à en user dans tel ou tel autre cadre …
Av. de la Libération / Ex. 24ème Novembre, Kinshasa, Democratic Republic of the Congo